Après un premier succès littéraire remarqué, Rose Mallai signe un nouveau roman noir, haletant et déroutant.

Il y a des livres qu’on lit d’une traite, le souffle court, sans réussir à décrocher. Ne reste que la nuit, aux Éditions du Gros Caillou, deuxième roman de l'écrivaine Rose Mallai, appartient à cette catégorie rare et précieuse. D'après les dires, du moins. Malheureusement, je ne peux le confirmer, parce que je ne l'ai pas encore lu. (En revanche, il m'attend bien sagement sur ma table de chevet.)

Dès les premières lignes, on comprend que l’on ne va pas seulement suivre une enquête. Non, on va y être confrontée, happée, puis totalement désorientée. La promesse est simple : deux versions d’un drame, deux récits qui s’affrontent, et un homme, Serge, placé face à un dilemme terrible. D’un côté, la parole de Lila, qui ébranlera ses certitudes. De l’autre, une autre vérité, encore plus dérangeante, qui le hantera à jamais. À mesure que les pages se tournent, c’est notre propre perception de la réalité qui vacille...

Ne reste que la nuit, de Rose Mallai

Avec ce thriller psychologique à l’atmosphère sombre et fiévreuse, Rose Mallai confirme qu’elle est bien plus qu’une révélation. Récompensée en 2025 par le prix Coquelicot Noir pour son premier roman Et ensuite, le silence, l’autrice avait déjà frappé fort. Son style ? Une plume incisive et feutrée, capable d’enfoncer les portes de nos zones d’ombre sans jamais sombrer dans la surenchère. Dans Ne reste que la nuit, elle creuse encore davantage les failles humaines, cette ambiguïté morale qu’elle affectionne tant, où rien n’est tout à fait blanc ni tout à fait noir.

Le roman de 245 pages, intense, repose sur une structure dramatique implacable : une course contre la montre, un huis clos tendu, et un narrateur, toujours Serge, pris au piège d’un passé qu’il croyait enfoui. Ce qui rend ce thriller si saisissant, c’est justement cette façon qu’a l'auteure de tisser des ponts entre l’intime et le judiciaire, entre les émotions crues et les faits bruts. Ce drame qu’il faut reconstituer pièce par pièce agit comme un miroir déformant. En voulant démêler le vrai du faux, Serge, et avec lui le lecteur, se perd dans les méandres du doute. Et c’est précisément là que réside la force de ce roman !

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